Estrella Mountains.
14 Avril 2020
Le fait d’avoir raconté mes pires kilomètres dans un plus récent texte.
M’imposait évidemment d’écrire quelques lignes sur mes plus beaux kilomètres jamais parcourus jusqu’à ce jour.
La course se nomme le « ColdWater Rumble Trail Run ». Elle se déroule à l’ouest de Phoenix (Arizona). Au début Janvier de chaque année dans les dépaysantes Estrella Mountains. J’avais décidé de participer à un 52 miles (80 km) très bientôt. Et je n’avais pas l’intention d’attendre à l’été suivant pour ce faire. C’était l’événement parfait. J’étais bien préparé, mentalement et physiquement après un automne de trail bien chargé. Et l’idée d’aller courir dans un nouveau décor, dans un nouveau monde et sur de nouveaux sentiers m’enchantait royalement.
En arrivant en avion la veille, j’ai pu me rendre compte que j’allais véritablement courir dans une sorte de désert montagneux encore inconnu de mes yeux. Ce décor manquait définitivement à mon palmarès de beaux tableaux. Le soir même en allant sur le site de l’évènement récupérer mon dossard, j’ai vraiment pu prendre le pouls de ce lieu tellement différent de mes lieux d’entrainement ou même de ces lieux que j’ai eu la chance de courir lors de mes différents voyages.
Comme toujours, debout avant l’aube le matin de la course. Il fait frais, mais clairement un frais du sud. J’arrive directement de l’hiver québécois. Le départ de la course se fait au lever du soleil, c’est le concept. Lâcher les bêtes au moment ou les premières lueurs de la boule de feu apparaissent juste au-dessus de l’horizon. Me voilà sur place, au pied de ces montagnes arides et tellement différentes. Un dernier café tiède à la lampe frontale avec mon amoureuse. Eh oui! Nous sommes en weekend d’amoureux imaginez-vous! Petite mise en garde ici, si jamais vous rencontrez dans un bar par hasard un coureur d’Ultratrail pensez-y à deux fois. Parce que vos futurs weekends ressembleront à ça. Couchez tôt la veille, menu plus ou moins discutables, sans alcool, levé avant l’aube le lendemain. Un café dans l’air frais du matin en vous décollant les paupières. Une tape sur une fesse et hop une ligne de départ. Ensuite passer le reste de votre journée à essayer d’estimer l’arrivée de votre douce moitié au prochain ravito. Tenter de l’aider quand il ne veut pas d’aide, lui dire que tout va bien quand il sait que tout va mal, le féliciter quand il n’est pas satisfait. Tout ça souvent sur un ton plus ou moins douteux de quelqu’un qui est un peu à côté de son état normal.
Bref, comme toujours je n’aime pas trop les moments qui précèdent une course. Ils sont longs et inutiles et surtout statiques. Je suis là pour courir. « Mais que voulez-vous! » comme dirait l’autre, cela restera toujours un moment incontournable dans la vie d’un coureur de compétition. Je voudrais bien me lancer tout de suite et passer par-dessus ces longs moments d’attentes ennuyants. Mais comme c’est presque toujours le cas en trail, le directeur de course ne perd pas de temps. Il donne quelques consignes de sécurité, si sécurité il y a. Jette un œil sur le soleil qui devrait se montrer le bout de son nez dans quelques instants. Pendant que moi je jette un œil rapide aux autres coureurs. Comme toujours cela ressemble à un zoo. Il y a des gens de tous les âges, de tous les formats et clairement de tous les niveaux. C’est beau à voir.
Départ un peu anarchique au soleil levant. La fraicheur du matin est toujours là, même avec l’arrivée des premiers rayons de soleil. Mais je sens bien sur ma peau, qu’il risque de faire beaucoup plus chaud plus tard. Il y a 24 heures je courais tranquillement chez moi à -20 degrés Celsius, dans mon élément, dans mon décor, dans le froid. Ce n’est pas le même soleil. Comme certain pense encore que la terre est plate, je m’amuse à penser qu’il y a peut-être également plusieurs soleils. Bref! C’est une course avec un assez faible dénivelé positif pour un 80 kilomètres (Environ 1400 mètres). C’est donc très roulant comme parcours. Finalement les titans sont lachés. Je crains quand même de croiser un « Serpent à Sonnette » ou un « Crotal » à la sortie d’un petit bosquet sec et je rêve en même temps de tomber sur un coyote du désert. Le coyote de Road Runner et de faire la course avec lui.
Sans trop d’effort, je m’installe dans le petit groupe de tête. Je prends mon pace. Je reste dans les zones de vitesses que je m’étais fixées. Même si parfois en trails, il devient un peu difficile d’évaluer les vitesses. Mais avec l’expérience je crois qu’on finit par faire confiance aux sensations. Faire confiance à notre ordinateur de bord, qui passe son temps à analyser la machine et ses roulements. Le plan tient la route. Je suis vraiment très à l’aise. Je mange les kilomètres, les montées, les descentes. Je découvre un terrain assez peu accidenté comparé à ce que je connais dans ma forêt boréale. Le paysage est magnifique. Je croise des cactus gros et grand comme nos gros érables. Je ne croyais pas possible de faire pousser un truc aussi costaud dans la roche et avec un minimum d’eau. C’est magnifique, cela m’impressionne. Je suis émerveillé d’être là et de pouvoir y courir. C’est un parcours formant un genre de « 8 » déformé. Une boucle de 20 miles (Environ 35km), que l’on doit faire dans les deux sens, puis une plus petite boucle d’une douzaine de miles que l’on doit faire qu’une seule fois pour terminer. Je cours heureux. J’aime ce que je vois, j’aime sentir le soleil, j’aime ce que mon corps me renvoie comme informations et comme rapports d’analyses. Je suis toujours dans le petit peloton de tête. Je sais que le pace est rapide, mais j’ai véritablement le sentiment que cela me convient. Je suis bien entrainé, je le sais. Alors je fais confiance. Il faut faire confiance à son entrainement sur des courses comme celle-ci, sinon sur quoi se rabattre. La volonté c’est une chose… Mais la volonté avec un manque d’entrainement finit généralement en grande souffrance. Je suis évidemment, comme plusieurs coureurs d’ultra, déjà passé par là. La terre est orange, les montagnes sont rousses et le soleil presque cuivre. Je suis loin de mes épinettes et de mes pins gris dans un décor immaculé de neige. Mais c’est plus fort que moi, j’adore plus que tout être dépaysé, alors je suis complètement dans mon élément. Ici je ne me prends pas les pieds dans des racines, mais dans de la roche quasi couleur tangerine. À l’horizon pas de forêt boréale, mais un désert avec quelques collines et montagnes sèches et oranges brulées. La chaleur augmente doucement depuis le départ. Je réalise que je viens de passer de -20 degrés Celsius à +20 degrés Celsius en seulement quelques heures. Quand tu sors finalement de l’avion en vacances dans le sud, c’est toujours frappant comme différence de climat. Mais comme ton seul et unique projet est d’aller t’allonger sur un transat, en maillot de bain, un mojitos à la main et d’y rester le plus longtemps possible. Le changement climatique n’est que positif. Mais quand tu viens de t’entrainer au froid, pendant des mois, pour finalement faire une course de 80 kilomètres à la chaleur. Les implications sont un peu différentes. Comme les concurrents doivent repartir sur la même boucle une fois complétée. Mais dans l’autre sens. Je croise déjà les quelques coureurs qui sont devant moi. C’est alors que je croise un homme à la peau de même couleur que la terre de l’Arizona, plus cuivré que le cuivre lui-même. Il est en première place. Il court en jupe blanche et en sandale. Je viens de croiser un indien « Raramuri » (Ceux qui ont les pieds légers). Ce peuple qui est si magnifiquement bien décris dans l’ouvrage « Born to Run » de Christopher MacDougall. Cela ajoute encore à mon plaisir. Je termine moi aussi ma première grande boucle de 20 miles. J’arrive au ravito du Head Quarter avec le sourire, ou ma femme m’attend. Elle est surprise de me voir arriver aussitôt. Elle a bien failli me manquer. Ça roule bien comme course. Le dernier concurrent que j’ai doublé il y a quelques kilomètres me rejoint au point d’eau, quand je suis sur mon départ. Il semble très mal en point, des crampes aux deux jambes, j’ai l’impression. Pour ma part je repars avec le sourire. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes comme l’écrivait Voltaire. La température continue de monter lentement, je le sens. Je continue à dévorer les montées et à dévaler les descentes.
Puis l’inévitable finit par se produire. Vers les 45-50ième kilomètres je sens que quelque chose commence à clocher. Les choses deviennent progressivement plus difficiles. Ma foulée se raccourcit. Je sens que je perds de la vitesse et de la puissance. Évidemment vous me direz, cinquante kilomètres plus tard, ce sont des choses auxquelles il fallait s’attendre. Oui mais non, pas comme ça. Je sens que tout est bon, tout fonctionne. Je scanne mon corps en permanence pour comprendre ce qui se passe. Ma forme est bonne, mon cardio est bon, mon moral est d’acier. Mais un truc déconne. Je ne comprends pas la nouvelle sensation. Mes jambes deviennent comme des billots de bois. Des billots de bois, sans aucune articulation. Sans hanche, sans genou, sans cheville. J’ai la sensation que c’est le haut de mon corps qui fait bouger le bas, c’est trop bizarre comme impression. À force d’analyse, j’en déduis que je viens de faire la connaissance de madame la déshydratation. La chaleur augmentant depuis le départ. Un entrainement entièrement au froid, ou donc tout les repères de soifs et d’hydratation sont différents. Je suis en manque de minéraux. J’imagine que les crampes sont mon prochain problème. À ce moment je dois être à 7-8 kilomètres du prochain ravito. Je bois tout ce qu’il me reste à boire dans mes provisions. Mais petite erreur de calcul. Je n’avais pas réalisé que la distance entre ces deux ravitos était plus élevée que les autres. J’ai donc sous-estimé mes provisions au ravito précédent. Ce ne sera pas simple pour reprendre le dessus sur la déshydratation. Mais j’ai un moral de titan. Et même si je sens que je perds quelques places. Je me concentre sur le fait de mettre un pied devant l’autre et d’avancer. Ce n’est pas sans souci que je finis par apercevoir le toit de la tente blanche du ravito tant espéré. Légèrement plus haute que les têtes de cactus. J’imagine que j’aurais eu le même sentiment salvateur, si j’avais trouvé un oasis idyllique d’eau fraiche sous un palmier en plein milieu du Sahara. C’est bien d’y être mais cela ne règle pas tout. Maintenant tout reste à faire. Je recharge toutes mes provisions de liquides. Je trouve même du Coke, j’en bois et j’en prends avec moi. J’embarque des électrolytes. Je vais devoir me réhydrater à petite dose sur les prochains 10-15 kilomètres environ. C’est donc ma mission principale. Évidemment je dois continuer d’avancer, mais le focus est mis sur la réhydratation du bolide de course. Je m’apprête à quitter la tente pour me relancer dans le sable abricot et les cailloux safran. Quand j’aperçois au bout de la table, un petit bol, rempli de capsules blanches. Je demande à un jeune bénévole ce que c’est. Il me répond “Salt caps, Mate!”. Et il me fait signe de me servir. J’avais justement lu un récit de course ou il était question de capsules de sel, hier dans l’avion. Rien n’arrive pour rien. J’en prends donc une poignée, que j’ajoute à mon projet d’hydratation. Je me suis littéralement créé un horaire de réhydratation pour la suite de l’aventure. Programme que je suis à la lettre. À petites doses, mais régulières. Je ne suis plus du tout dans le plaisir de courir, mais dans un travail de bureau, 9 à 5, ou je classe des dossiers. C’est abrutissant mais j’ai la sensation que cela va payer à un moment. Une gorgée d’électrolyte, une gorgée d’eau, une capsule de sel. À l’occasion une gorgée de Coke. Bref les choses suivent leur cours. Je continue d’avancer c’est l’essentiel.
Je finis par rejoindre ma femme au Head Quarter (65ième km environ). Ou évidemment elle commençait à s’inquiéter, ne me voyant pas arriver. Et voyant d’autres concurrents passer à ma place. Elle me confirme que je suis dans le peloton des poursuivants de tête. J’ai réussi à minimiser les dégâts. Je suis vraiment heureux de la voir. Ça me fait du bien. Son sourire et ses bons mots me redonnent espoir. Elle me rappelle qu’il ne me reste que la dernière boucle à faire, la plus petite (environ 20 km). Le soleil est déjà passé au côté opposé du point ou il était ce matin. Je repars avec le sourire et le sentiment que tout devrait reprendre son cours. Je m’étais gardé un petit boost personnel pour un moment comme celui-là… ma musique, ma playlist. J’en suis là, j’ai besoin d’un beat autre que celui qui fait cogner mes tympans comme une peau de tambour depuis des heures. Drum, Basse, Guitare. C’est donc sur « Killing In The Name » de Rage Against the Machine que je reprends la route. C’était sur le bon ton, le ton sur lequel je voulais repartir dans cette montagne sèche orange brulé. C’est après cette halte réconfortante que je commence à sentir les bienfaits de mon programme de réhydratation improvisé. Je retrouve doucement mes jambes. Je reprends de la vitesse. Je dépasse d’autres coureurs, de toutes les distances confondues. Doubler des coureurs sur « Sabotage » des Beastie Boy’s c’est assurément l’équivalent émotionnel de doubler un scooter en Harley Davidson sur une ligne droite de la Route 66. Simplement un shot d’endomorphine intense. Comme le tracé est en forme de huit, on croise beaucoup de coureurs. Certains qui semblent souffrir profondément, d’autres qui semblent avancer extrêmement lentement mais surement et avec le sourire. D’autre qui marche en parlant au téléphone, en discutant business, à chacun son trip. C’est vraiment magique de croiser des gens des plus courtes distances, qui te disent avec un sourire qui traverse leur visage « Don’t give up, you’re a machine man! ». Mais en fait c’est à eu qu’il faut le dire, moi j’ai presque terminé ma course. La jolie dame de soixante ans que je croise, tellement blonde et vêtue comme une jeune adolescente doit encore finir sa deuxième grande boucle et la petite entièrement. On arrive presque à 9-10 heures de course. Elle va courir pendant des siècles. Alors « Don’t give up petite madame blonde ». Le soleil commence sa descente vers l’horizon. Je poursuis sans aucune souffrance, je roule, je trace. Je suis Road Runner dans son décor quand j’entends « Solitary Man » de Johnny Cash. Dans ce paysage de cowboy, ou je croise plus de crottins de cheval que j’en ai jamais vu de ma vie entière. Je suis dans une case de BD de Lucky Luke. Je plane les montées, je vole les descentes, dans mon esprit je suis presqu’en apesanteur. J’ai retrouvé mon corps du matin, la forme et la force avec lesquelles j’ai parcouru la majorité du parcours, mis à part cette portion ou j’ai couru avec des billots de bois à la place des jambes. J’en suis à « Rearviewmirror » de Pearl Jam quand j’arrive au denier ravito avant l’arrivée. Je sais qu’il reste 7-8 kilomètres avant la fin. Ma montre indique déjà 80 kilomètres parcouru.?!?? C’est toujours un peu comme ça en ultra. La distance finale est toujours un peu une boite à surprise, un « Jack in the Box ». Je récupère mon dropbag. Je vais avoir besoin de ma frontale pour la fin de cette expédition. Le soleil va bientôt se coucher. « Bitter Sweet Symphony » de The Verve en quittant le ravito me garde l’esprit planant. Il me reste encore une petite portion montante, que je survole sur « Comfortably Numb » de Pink Floyd. Je flotte littéralement. Le soleil se couche sur ma gauche, le flanc de montagne rouge acajou est à ma droite. La lumière est de plus en plus chaleureuse, sur ce sol orange tanné. J’hallucine des dégradés de couleurs impossibles. Le sol à un moment devient presque rose saumoné quand le soleil n’est plus qu’un demi-cercle de feu. Je n’entends plus mes pas, je n’entends que la musique. Je ne fais qu’avancer à une vitesse que je n’arrive pas imaginer après quatre-vingt kilomètres dans les jambes. Une fois au sommet, je sais qu’il ne me reste qu’à me laisser descendre jusqu’à l’arrivée, ou presque. À utiliser la gravité pour dévaler ce dénivelé. Ma foulée s’allonge d’un pas plus que solide sur « I Will Follow » de U2. Je me surprends à rêver à ma première bière une fois passé le fil. Je suis définitivement en train de courir mes plus beaux kilomètres à vie. Je le sais. J’ai presque envie que cela ne s’arrête pas. Le soleil est presque disparu à ma gauche et je remarque l’immense lune blanche sur ma droite que le flanc de montagne cachait quelques minutes plus tôt. C’est majestueux. La lune immense et plus que blanche, puis le ciel étoilé. La dernière fois ou j’ai vu autant d’étoile, c’était à l’aube d’un matin glaciale de Janvier sur les bords de la rivière Harricana en Abitibi. Je dévale cette pente sur « I’m Gonna Be (500 Miles) des The Proclaimers. Je ne sais pas si je suis trop euphorique ou simplement en transe. Après coup je pense que j’étais assurément dans une euphorie démesurée puisque je me souviens de tout, dans les moindres détails. De toutes les couleurs, de toutes les nuances, de tous les décors, de toutes mes émotions. Une fois au pied de la montagne il reste peut-être un kilomètre à parcourir sur le plat, sur l’asphalte, et dans la nuit noire. Je retire ma musique. Je veux vivre et entendre chaque seconde de ces derniers moments de bonheur. Entendre mon souffle calme et serein. Entendre mes chaussures de sentiers gratter le béton. Son, qui rappelle celui des gros pneus « Off road » des tracteurs qui traverse la route. Et qui te donne l’impression d’avoir une traction surhumaine sur la terre. Je vois quelques lueurs de lampes frontales vaciller devant moi. Dont une à bonne distance pour être rattrapée. J’allonge donc la foulée, je sais que je demande un dernier effort à mon corps. Mais je sais aussi qu’il peut très bien le supporter. J’augmente le pace à celui d’un 5km sur route. C’est rapide. Je vois la frontale devant moi se retourner à tout les dix ou vingt pas, pour constater qu’un avion de chasse le poursuit et gagne sévèrement du terrain sur lui. Je suis certain que j’arrive une lueur de crainte même dans la nuit noire. J’accélère à un pace de 400 mètres sur piste. Les gens près de l’arrivée me regardent avec des yeux grands comme des billes. Tout le monde semble se demander d’où je sors. J’apparais comme un Guépard sur une gazelle dans une nuit d’ébène en pleine savane. Nous posons le pied au même instant sur la ligne d’arrivée. Côte à côte. Et puis ma douce est la devant arborant un sourire fier et émotionné. Je suis tout simplement débordant de bonheur. Pas d’autre émotion. Je suis simplement heureux. J’ai le sourire qui me traverse le visage d’une oreille à l’autre. Et mon amoureuse qui me dit : « Tu as l’air tellement en forme! ».
C’est donc presque 88 kilomètres qui se sont écoulés depuis le levé du soleil. Avec beaucoup plus de haut que de bas. Je rentre chez moi plus que content. Fait intéressant, ce n’est que plus tard que j’ai réalisé que j’avais terminé la course à seulement quelques places derrière un certain Arnulfo Quimare. Le jeune indien mexicain « Raramuri ». L’homme figurant sur la couverture et vedette du livre « Born to Run » de MacDougall… En jupe blanche et en sandale. De ceux qui ont le pied léger.
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