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L'Année du Pied Gauche...!

Dernière mise à jour : 3 févr. 2023

Matin Flou.

5 Juillet 2020

Un problème n’arrive jamais seul. C’est du moins mon constat de cette année disons plutôt terne et rocambolesque jusqu’à présent. J’avais écrit plus tôt ce printemps un article intitulé « Le Triangle des Bermudes », sans jamais imaginer que j’en viendrais à écrire une suite.

La vie est ainsi faite, j’y suis, bien malgré moi, j’en suis là. Les événements, bons ou mauvais, ont tous des répercussions chronologiques, que ce soit dans nos vies, sur des objets ou sur notre corps. Je suis au courant de ce fait depuis que j’ai eu la chance de visionner « Retour Vers le Futur » en 1985. L’époque ou j’ai découvert comme tout le monde Marty McFly et le Docteur Emmet Brown, qui devaient résoudre les paradoxes temporels provoqués par leurs interventions dans le passé à bord de la mythique DeLorean grise métallique. Je me sens définitivement actuellement dans « Retour Vers le Futur » tant les événements me semblent tous liés entre eux et que chacune de mes propres interventions semblent créer un nouveau paradoxe temporel insoluble, mais sans DeLorean et aucune chance de voyager dans le temps.

Les faits : Une vieille fracture à un gros orteil, plus tard un choc violent en course sur le même orteil, compenser ce choc en modifiant inconsciemment son impact au sol, développer une fracture de stress en plein centre du pied, pallier cette fracture en déplaçant son poids légèrement sur l’avant du pied, parce qu’un coureur veut continuer de courir malgré les embuches, causant une inflammation de la plaque plantaire, puis finalement quelques mois de repos obligatoire, reprendre la course progressivement avec des hauts et des bas, chercher des solutions soi-même en pleine pandémie mondiale puisque aucun spécialiste ne peut t’aider, avec des bouts de scotch physio, des coussins de plante de pieds, des écarteurs d’orteils et j’en passe. Changer de chaussures, pour ajouter de l’absorption, constater les bienfaits mais avoir l’impression de courir en talon haut, puis l’entorse de la cheville gauche en posant le pied sur une pierre, toujours en talon aiguilles, finalement blessure moins sérieuse qu’elle n’y paraissait après avoir entendu le craquement, mais qui s’ajoute à la liste chronologique des traumatismes du pied gauche. Puis abandonner toutes ces pistes de solutions un peu bric à brac et revenir à la base de la technique et essayer tant bien que mal de faire des ajustements dignes d’un Pitstop de formule1. Serrer un peu un boulon ici, tendre un peu un ressort par là, graisser une jonction, sachant très bien que le corps d’un coureur de trail ressemble beaucoup plus à une voiture de rallye qu’à une formule1. Disons que l’entretien laisse un peu à désirer, une mécanique puissante, mais toujours un peu de sable et de poussière dans les engrenages, sans fioriture, une carrosserie toujours un peu cabossée, l’efficacité qui prédomine toujours sur l’esthétique. Contrairement à la formule1, la voiture de rallye peut très bien parcourir des centaines de kilomètres sans changer l’aileron arrière arraché, le pare-brise explosé, ou des pneus trop usés. Puis finalement, quand les choses vont mieux, tenter de reprendre le chemin des sentiers. Essayer par tous les moyens de ne pas trop infliger de dénivelé au fameux pied gauche, surtout à cette fracture de stress, puis réaliser que c’est le genou gauche qui paye, puis après quelques centaines de kilomètres de forêt, et quelques milliers de mètres de montée en montagne, c’est le tendon d’Achille gauche le dernier en liste au signal d’alarme. Bref c’est officiellement l’année du pied gauche.

Voilà donc une année 2020 que l’on pourrait qualifier de véritablement partie du mauvais pied, si je puis dire. Impossible ici de ne pas voir de corrélation entre chaque événement. Impossible de ne pas voir la succession des problèmes sur une seule et même ligne chronologique temporelle. Chaque action mène à une réaction. Rien ne serre de tergiverser sur une suite de réaction ou je ne peux plus rien faire. La machine à remonter le temps n’existe toujours pas, et même si j’arrivais à dégoter une DeLorean comme le Doc.Brown, mes réserves de plutonium pour alimenter en énergie le « convecteur temporel » de la voiture (Le dispositif qui permet de voyager dans le temps) sont totalement épuisées, voir même inexistantes. Et loin de moi l’idée d’arnaquer des terroristes Lybiens pour leur subtiliser leurs réserves de Plutonium destinées à créer une bombe nucléaire dans un parking de centre commercial. Donc il me reste à patienter et à gérer la ligne temporelle dans laquelle je suis tombé avec les moyens du bord. Dans tous les cas, il vaut mieux en rire, simplement parce que c’est plus drôle d’en rire, n’est-ce pas? Donc au diable la DeLorean, je vais rester cette voiture de rallye rafistolée au « Gaffer Tape », au pare-brise explosé et à la carrosserie cabossée, avec un moteur et un moral d’acier, qui roule sans cesse dans un nuage de poussière aussi épais qu’une tempête de sable, à prendre les virages en dérapages dans le gravier, à éviter les collisions avec les arbres et les sorties de routes catastrophiques. Il faut simplement pour quelques kilomètres, disons jusqu’au prochain ravito un peu lever le pied de l’accélérateur et profiter du paysage.


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